
Certains somnifères répandus à travers le monde diminueraient notre capacité à nous réveiller en cas de danger. Des chercheurs japonais tentent donc de développer un médicament qui prodiguerait les mêmes bénéfices, sans les effets secondaires.
Un texte de Gabriel Laurin
Au Canada, environ 40 % de la population souffre d’au moins un symptôme d’insomnie, selon Statistique Canada. Ce sont aussi 3,5 millions de Canadiens qui utilisent des somnifères pour pallier des troubles du sommeil. En France, 10 milllions de personnes ont recours à des somnifères.
Si plusieurs personnes retrouvent le sommeil grâce à ces médicaments, les effets secondaires de certains somnifères à base de benzodiazépines, comme le valium, peuvent nuire à leurs utilisateurs.
Les benzodiazépines stimulent le récepteur cérébral très répandu, le GABA-A, qui nous endort, mais réduit aussi l’activité de zones non ciblées dans le cerveau [...]
Des processus cérébraux qui restent normalement actifs pendant la nuit et qui nous avertissent en cas de danger se voient aussi endormis par les benzodiazépines. Ainsi, une étude franco-américaine a récemment montré que plusieurs utilisateurs ne se réveilleraient pas au son d’une alarme à feu.
Une autre solution plus sécuritaire
Des scientifiques japonais se penchent sur d’autres médicaments qui comportent moins d’effets secondaires. La molécule sur laquelle l’équipe a mis la main est un antagoniste double du récepteur de l’orexine (ADRO).
Elle viserait les mécanismes qui aident au sommeil sans atteindre les zones qui ne sont pas impliquées.
Tester le sommeil des rongeurs
L’équipe a testé l’ADRO sur des souris, de même qu’un placebo et du triazolam, un somnifère à base de benzodiazépines. Selon les résultats de l'étude, les souris soumises aux somnifères, soit l’ADRO ou le triazolam, ont toutes profité d’un sommeil profond plus long. Il était de « 30 % à 40 % » plus long que chez les souris soumises au placebo, souligne le professeur Kuwaki.
Tomoyuki Kuwaki et ses collègues ont provoqué des stimuli menaçants sur les souris assoupies. Ils ont utilisé, par exemple, une odeur de renard ou un bruit aigu ressemblant à celui d’un chien.
Le groupe sous les effets de l’ADRO s’est réveillé beaucoup plus vite que celui utilisant le triazolam. Ce même groupe s’est aussi endormi plus vite que celui qui n’avait pris qu’un placebo.
Selon l’équipe, l’ADRO constitue donc une catégorie de somnifères prometteuse. Mais des tests sur des humains seront cependant nécessaires avant d’aller plus loin avec le médicament.
Leurs résultats des travaux sont publiés dans la revue Frontiers in Behavioral Neuroscience (Nouvelle fenêtre).
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