
WINNIPEG — Au moins 10 bébés ont été traités au Manitoba pour la syphilis au cours des six derniers mois et l’agence de la santé publique croit que la crise de la méthamphétamine pourrait être en bonne partie responsable de cette éruption.
Le nombre de personnes atteintes de syphilis a presque triplé depuis 2014 au Manitoba, passant de 118 à 350 cas; chez les femmes, la prévalence a décuplé en quatre ans, passant de 16 à 168 cas.
Michael Isaac, directeur de la santé publique du Manitoba, rappelle que les femmes peuvent transmettre l’infection bactérienne pendant la grossesse. Le manque de soins prénatals, ainsi que l’abus d’alcool ou d’autres drogues, constituent des facteurs de transmission dans de nombreux cas.
Le Manitoba exhorte les citoyens à avoir des rapports sexuels protégés et à subir des tests de dépistage. Les femmes devraient aussi bénéficier de soins prénatals réguliers, surtout si elles consomment des drogues par voie intraveineuse, notamment la fameuse méthamphétamine en cristaux. Selon la Fondation manitobaine de lutte contre les dépendances, la consommation de méthamphétamine depuis 2014 a augmenté de plus de 100% chez les adultes et de près de 50% chez les jeunes.
Par ailleurs, la syphilis présente une large gamme de symptômes qui peuvent être confondus avec d’autres conditions. Or, les tests confirment si une personne est infectée et, une fois diagnostiquée, la maladie se traite facilement avec la pénicilline. Par contre, si elle n’est pas traitée, la syphilis peut être transmise avant ou pendant une grossesse, et elle peut entraîner des malformations congénitales ou provoquer des fausses couches.
Les cas de syphilis congénitale étaient rares au Manitoba: selon M. Isaac, aucun bébé n’était né avec cette infection depuis des décennies, avant 2015.
Des documents obtenus par l’opposition néo-démocrate au Manitoba en décembre ont également montré une augmentation des maladies transmissibles telles que l’hépatite B, l’hépatite C et la syphilis. Le chef de l’opposition, Wab Kinew, a soutenu que le gouvernement était au courant du lien entre la consommation de drogue par voie intraveineuse, mais qu’il n’avait pas pris de mesures à cet égard. «Nous avons besoin d’un site d’injection supervisée à Winnipeg», a-t-il déclaré.
Plusieurs provinces, dont le Québec, l’Alberta et Terre-Neuve-et-Labrador, observent également des cas de syphilis congénitale.
Kelly Geraldine Malone, La Presse canadienne
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