
Comme disait ma grand-mère, faire un pas à la fois peut mener loin pourvu qu’on sache où l’on va. Cette maxime me fait penser à la nouvelle ministre de la Santé, Danielle McCann. En quelques jours, elle a réussi à faire reculer le puissant Collège des médecins dans un dossier qui traînait depuis des lustres – celui des infirmières praticiennes spécialisées (IPS).
Après s’y être longtemps opposé, le Collège accepte enfin de leur déléguer le pouvoir de diagnostiquer des problèmes courants de santé et six maladies chroniques, dont le diabète. Ce n’est qu’un premier pas, mais il est majeur. L’important est qu’il pointe dans la bonne direction d’un accès élargi aux soins de santé.
Dans les autres provinces, les IPS exercent des responsabilités encore plus nombreuses que celles acceptées par notre Collège des médecins. C’est pourquoi cette nouvelle entente a aussi de bonnes chances de mener, à terme, à une situation similaire pour les IPS du Québec.
L’après-Barrette
Cette entente est la résultante de la « méthode » McCann. Aux antipodes de celle de son prédécesseur, Gaétan Barrette, le « ton » de Mme McCann est certes plus doux, mais l’essentiel est dans sa manière de fonctionner.
D’un calme olympien, la ministre prône la collaboration lorsque c’est possible. Le Dr Barrette jouait quant à lui au matamore contrôlant et méprisant. Mais attention. Dans son gant de velours, la main de Danielle McCann n’en est pas moins une de fer.
Face à ses collègues médecins, Gaétan Barrette offrait les « carottes » d’une rémunération princière, mais sans jamais se servir du « bâton », qui aurait été de leur imposer des pénalités quand leur productivité s’est mise à diminuer.
À l’opposé, dans l’éventualité où le Collège s’était entêté à dire non, Danielle McCann n’a pas hésité à brandir la menace du « bâton » sous la forme d’une loi décrétant les nouvelles responsabilités des IPS. Force est de constater que le Collège a bien compris le message.
Solutions
Contrairement à M. Barrette, au lieu de vociférer des insultes ou de nier la réalité, lorsqu’elle est confrontée à un problème réel, la ministre cherche des solutions. C’est le secret de la « méthode » McCann. En pleine saison de la grippe, elle l’a fait en organisant des cliniques d’hiver pour diminuer la pression sur les urgences. Pas de hauts cris. Une simple piste concrète de solution.
Une autre différence majeure est l’absence de conflits d’intérêts. En pleine austérité pour les autres Québécois, le duo Barrette-Couillard, deux médecins spécialistes, a fait pleuvoir les milliards sur sa propre profession.
Issue d’un tout autre moule professionnel et éthique, la ministre McCann est une travailleuse sociale de formation qui, par la suite, est devenue une haute gestionnaire respectée à travers le réseau de la santé.
Après l’ère Couillard-Barrette, serait-ce, pour le Collège des médecins, le signal potentiel de la fin de la récréation ? Si oui, il reste maintenant à voir si la fin du bar ouvert de la rémunération sans cesse croissante des médecins – particulièrement chez les spécialistes – s’approche également.
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