
Une Québécoise qui est parvenue à décrocher une bourse pour étudier à la prestigieuse Université de Cambridge malgré son TDAH souhaite maintenant inspirer d’autres jeunes aux prises avec ce trouble.
« Je me dis qu’il y a peut-être des gens qui vont lire le texte et à qui ça va donner espoir », explique Roxane Noël, lors d’une entrevue réalisée par visioconférence, en direct de l’Angleterre.
« Ça fait du bien, parfois, d’avoir des gens qui nous rappellent qu’on peut accomplir de grandes choses quand même », ajoute celle qui est aux prises avec un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH).
Sa condition ne l’a pas pour autant empêchée d’aspirer à fréquenter l’une des universités les plus prestigieuses au monde, même si elle était loin d’être convaincue de sa sélection au départ.
« Je ne dirais pas que j’ai postulé à Cambrige à la blague, mais presque. Je me disais que jamais je ne serais acceptée », explique Roxane Noël.
Bourse Gates
Et pourtant, la doctorante en philosophie médiévale a non seulement retenu l’attention de l’Université de Cambridge, mais elle a ensuite obtenu la prestigieuse bourse Gates, de la fondation du fondateur de Microsoft Bill Gates. Elle reçoit ainsi équivaut à environ 65 000 $ par année pour ses études.
« C’est la meilleure bourse au monde que je pouvais obtenir comme étudiante internationale », souligne la lauréate.
Pour la jeune femme de 27 ans, le constat de son TDAH est venu tard, soit l’an dernier, alors qu’elle était encore au pays. Une procédure qui aura pris plusieurs années, mais qui a valu le coup.
En effet, faire reconnaître sa condition implique de rencontrer plusieurs professionnels de la santé, ce qui peut prendre du temps, souligne-t-elle.
Soulagement
« Il y a une part de soulagement lorsqu’on reçoit le verdict, parce qu’on a l’impression de faire tellement d’effort, sans que ça fonctionne. D’avoir le diagnostic, c’est enfin comprendre pourquoi », fait remarquer Roxane Noël.
Ce constat permet également d’avoir accès à de la médication. Un coup de pouce inestimable, mais qui ne fait pas pour autant disparaître le trouble du déficit de l’attention, précise-t-elle.
« Il faut le voir davantage comme un coup de pouce pour mieux appliquer les stratégies », fait-elle valoir.
Malgré des victoires inespérées, le parcours scolaire de Roxane Noël risque, de son aveu même, d’être plus corsé que jamais.
« Le doctorat, c’est là où les défis sont les plus grands, parce qu’avec un TDAH, on a de la difficulté à s’organiser, à découper une tâche complexe en étapes. On s’entend qu’écrire une thèse doctorale, c’est assez complexe comme tâche », explique-t-elle.
Faire carrière
Des difficultés qui ne la rendent toutefois pas amère face à sa condition.
« Ça fait partie de qui je suis. Ça m’aide souvent à penser en dehors de la boîte. Parfois, en ne suivant pas les consignes, on fait des choses originales pour se démarquer », fait-elle remarquer.
La jeune femme qui a grandi à Boucherville aspire maintenant à une carrière universitaire, sans doute comme professeure de philosophie.
« Et aussi faire des conférences en philosophie pour le public, peut-être pour les enfants. C’est important pour moi », insiste-t-elle.
Des anecdotes
Plusieurs histoires
« Lorsqu’on me demandait d’écrire un conte de Noël, comme je n’arrivais pas à choisir une idée, bien j’en écrivais trois. C’est comme ça que je fonctionnais. Je n’ai jamais été très bonne pour suivre des instructions. Mais mes professeurs trouvaient ça enthousiaste et mignon. Le TDAH fait en sorte que je peux avoir beaucoup beaucoup d’idées et être très enthousiaste. Ça peut aussi avoir des aspects positifs. »
Permis de conduire
« J’ai essayé de passer mon permis de conduire trois fois, et je suis absolument incapable, parce que je tombe dans la lune tout le temps. Je conduis très dangereusement et c’est la même chose sur un vélo. Je peux me mettre très en danger. Mais certains de mes amis qui ont un TDAH conduisent très bien. Ça affecte de différentes façons, différentes personnes. »
Avec un film
« Avec le TDAH, on a de la misère à travailler et à se concentrer parce qu’on est sous-stimulés. Parfois, quand je suis vraiment incapable de faire quoi que ce soit, je mets un film sur une moitié d’écran d’ordinateur et je fais mon travail en même temps. Je travaille moins efficacement, mais c’est mieux que de ne rien faire du tout. Par exemple, un film d’action peut me donner une certaine stimulation. Le seigneur des anneaux, c’est l’un de mes préférés, parce que la version longue est vraiment longue. »
https://www.journaldemontreal.com/2019/09/22/elle-poursuit-ses-etudes-a-cambridge-malgre-un-tdahBagikan Berita Ini
0 Response to "Elle poursuit ses études à Cambridge malgré un TDAH - Le Journal de Montréal"
Post a Comment