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À 65 ans, on lui aurait dit qu'il est trop vieux pour une greffe

Un homme de 65 ans qui se serait fait dire par son médecin qu’il était trop vieux pour une greffe du poumon sera finalement sur la liste d’attente après des appels du «Journal de Montréal» à son spécialiste.

«Je ne voulais pas passer avant quelqu’un de plus urgent que moi, je voulais juste être sur la liste», souffle, la voix empreinte de désespoir, Michel Crevier de Repentigny, pour qui cette greffe est l’unique chance de survie.

M. Crevier souffre de fibrose pulmonaire depuis six ans, mais son état s’est rapidement détérioré cet hiver. La maladie, qui provoque l’inflammation des poumons, l’empêche maintenant de sortir de chez lui.

Il explique avoir questionné son pneumologue de Laval sur la possibilité d’une greffe. M. Crevier dit que ce dernier lui a répondu qu’il était «passé la date limite, qu’à 65 ans, on n’opère plus».

«À cause de mon âge, on va me regarder mourir», dénonce Michel Crevier, un aîné actif qui peine aujourd’hui à se faire un café sans être essoufflé.

Les larmes montent aux yeux de ce grand-père de 11 petits-enfants quand il raconte comment il a dû leur expliquer pourquoi ses médecins refusaient de le soigner, alors qu’ils ont peur de le perdre.

Pas sur la liste

Refusant de baisser les bras, il pensait avoir convaincu son médecin de le mettre sur la liste d’attente.

«Si on m’avait dit que je ne pouvais pas avoir la greffe à cause de problèmes de santé, j’aurais compris, mais là, ça n’avait pas de sens», déplore-t-il.

Il s’étonnait cependant de voir passer les mois sans recevoir d’appel de la clinique de transplantation pulmonaire du CHUM, le seul établissement au Québec à faire de telles greffes, pour subir des examens.

Son médecin, Dr Jean Bourbonnais, a refusé d’accorder une entrevue au «Journal». Par l’intermédiaire d’un porte-parole du CISSS de Laval, il a d’abord indiqué que son patient était sur la liste d’attente.

Mais quand Le Journal a contacté une responsable de la clinique au CHUM, elle a confirmé que le nom de Michel Crevier n’y avait jamais figuré.

Peu de temps après nos appels, le téléphone de Michel Crevier a sonné. Son médecin lui a expliqué que des papiers pour sa demande avaient été égarés et qu’il venait de s’en rendre compte, trois mois plus tard.

Le sexagénaire qui craint d’avoir perdu un temps précieux n’écarte pas de faire une plainte en déontologie.

Manque d’humanité

La directrice générale de l’Association pulmonaire du Québec, Dominique Massie, s’est dite «renversée» par le manque d’humanité et la façon cavalière avec laquelle M.Crevier aurait été traité.

Elle ajoute qu’il n’y a pas d’âge limite pour recevoir une greffe, c’est la santé d’un patient qui le détermine.

Pour sa part, le CISSS de Laval assure qu’»une révision complète des demandes d’évaluation de candidature à la greffe sera aussi conduite afin de certifier qu’aucune autre requête de patient ne soit dans la même condition» que celle de M. Crevier.

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