Dévoué pour aider ses patients à dormir

TROIS-RIVIÈRES | Un inhalothérapeute dévoué fait tout pour amasser de l’argent afin d’aider ses patients qui souffrent d’apnée du sommeil à pouvoir se payer la machine qui soulage, mais qui coûte entre 1400 $ et 2200 $.

Michael Noël est régulièrement confronté à des patients qui ont reçu un diagnostic de l’apnée du sommeil, mais qui n’ont pas les moyens de se soigner.

La machine qui pousse l’air dans les poumons pendant la nuit pour éviter les arrêts respiratoires vaut de 1400 $ à 2200 $. Santé Canada recommande de la remplacer tous les cinq ans.

Il faut aussi remplacer le masque chaque année, ce qui entraîne un coût de 200 $, en plus d’autres accessoires qui reviennent à un autre montant de 100 $ par an.

« C’est fréquent que les gens sursautent en prenant connaissance des coûts et préfèrent attendre avant de se soigner, pour voir s’ils ne pourraient pas en trouver des moins chers. J’aimerais ça les traiter, ces gens-là, qui n’ont pas les moyens de se payer l’appareil », explique-t-il.

Endurer

En fin de compte, les coûts font en sorte que plusieurs patients choisissent d’endurer plutôt que se soigner, selon l’inhalothérapeute.

L’apnée du sommeil, si elle n’est pas traitée, peut occasionner d’autres troubles graves, comme la dépression, le diabète, un accident vasculaire cérébral (AVC), même un infarctus du myocarde.

L’inhalothérapeute de 27 ans ne comprend pas que l’appareil ne soit pas remboursé par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ).

« C’est un traitement qui fonctionne et c’est recommandé par Santé Canada. Personnellement, je trouve ça un peu aberrant que ça ne soit pas couvert », se désole-t-il.

En lançant une campagne sur GoFundMe, il souhaite pouvoir offrir la machine aux patients sévèrement atteints qui n’ont pas de moyens. Il ne leur resterait que les accessoires à payer.

Injustice

L’Association pulmonaire du Québec rédige actuellement un mémoire sur la question qui sera déposé au gouvernement du Québec à la fin du mois.

« Il y a une grande injustice au Québec là-dessus. Si vous vivez de l’aide sociale ou que vous avez des assurances privées, vous êtes aidés financièrement, mais les gens à faible revenu n’ont rien », dit la directrice générale Dominique Massie.

Aucune démarche n’est actuellement en cours à la Régie de l’assurance maladie du Québec pour corriger la situation, en raison des coûts que cela engendrerait et de la « faible fidélité au traitement ».

La RAMQ s’appuie sur une étude de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) qui indique qu’un régime de remboursement public coûterait de 41 à 46 millions $ par année.

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