Une nouvelle thérapie s'attaquant à la principale manifestation de la sclérose latérale amyotrophique, ou maladie de Lou Gehrig, a été testée avec succès sur des souris par des chercheurs de l'Université Laval.
Les chercheurs ont réussi à mettre au point « un anticorps » capable de réduire la quantité d'une protéine dans le cerveau des souris atteintes de sclérose latérale amyotrophique (SLA).
En parvenant à réduire le taux de protéines TDP-43, les chercheurs ont observé « une importante amélioration » des performances cognitives des rongeurs.
Les personnes atteintes de la maladie, pour laquelle il n'existe actuellement aucun traitement, subissent une chute brutale de leurs capacités physiques et cognitives.
« Le fait qu’il y ait eu amélioration [chez les souris], c’est vraiment encourageant », souligne Jean-Pierre Julien, responsable de l’étude et professeur à la Faculté de médecine de l’Université Laval.
Il y a moins de neuro-inflammations, moins de protéines pathologiques. On observe de meilleures performances au point de vue cognitif. On a traité dans le cerveau, pas juste la moelle épinière.
Cinq ans de travail
Les chercheurs ont œuvré durant cinq ans pour parvenir à acheminer l’anticorps jusqu’aux cellules où se trouvent les agrégats de la protéine pathologique.
« On ne pensait pas que c’était possible au début, puisque la protéine en question produit des agrégats à l’intérieur de la cellule et non à l’extérieur », précise le professeur Julien.
L’équipe de Jean-PierreJulien a intégré l’anticorps à l’intérieur d’un virus, qui lui pénètre dans les cellules nerveuses. Cette approche, bien que concluante, est plus difficile à contrôler.
« On travaille sur une expérience en ce moment, où il serait possible d’envoyer l’anticorps et se passer du virus. On espère optimiser cette approche », explique le responsable de l’étude.
Testé sur des humains d'ici deux à trois ans
Cette découverte ouvre la porte au développement d’immunothérapies pour la SLA.
L’impact est assez gros. C’est une nouvelle approche possible pour le traitement de la maladie.
En développant un anticorps qui peut cibler les cellules sans virus et en le rendant compatible avec l’humain, Jean-Pierre Julien estime qu’il sera possible de tester le traitement chez les patients d’ici deux à trois ans.
Si tout se déroule bien, les chercheurs espèrent mettre au jour un traitement d’immunothérapie qui pourrait s’injecter toutes les deux semaines, afin de ralentir la maladie.
Jean-Pierre Julien veut toutefois modérer les espoirs.
« C’est une maladie extrêmement complexe. Ça va être un mélange de plusieurs approches pour stopper la maladie. »
Il n'existe présentement aucun traitement pour cette maladie qui frappe 1 adulte sur 1000.
L'espérance de vie des personnes atteintes varie en moyenne de deux à cinq ans.
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