Du 1er au 7 août, se tient la semaine mondiale de l’allaitement maternel. Organisée par l’Unicef et ses partenaires dans 120 pays depuis 1992, elle a pour but de promouvoir et d’encourager l’allaitement maternel exclusif. Au cours des dernières décennies, de plus en plus de preuves sur ses avantages pour la santé de l'enfant ont été réunies.

L'OMS recommande l'allaitement pendant les six premiers mois
Le lait maternel étant considéré comme le premier aliment naturel des nourrissons, l'Organisation mondiale de la santé et l'Unicef publient des campagnes pour promouvoir l'importance de ce geste. L'un des messages consiste à encourager l’allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois du nourrisson, une pratique insuffisamment pratiquée dans certaines régions du globe. Or, l'Unicef estime que durant cette période, le nourrisson non allaité présente un risque de décès 14 fois plus élevé (toutes causes confondues) que le nourrisson exclusivement nourri au sein. Cette sensibilisation commencerait à porter ses fruits car les taux dans le monde sont passés de 36 % en 2011 à 43 % en 2014.
Pour permettre aux mères de le débuter et de le maintenir pendant six mois, les deux organismes recommandent de suivre plusieurs règles, à commencer par l’allaitement dans la première heure qui suit la naissance. Il est aussi recommandé de s’en tenir à l’allaitement exclusif (le nourrisson ne doit absorber que du lait maternel et aucune autre nourriture ou boisson), d’allaiter à la demande (aussi souvent que l’enfant le réclame, de jour comme de nuit) et de ne pas utiliser de biberons, de tétines ou de sucettes. « Par la suite, les bébés doivent recevoir des aliments complémentaires en sus de l’allaitement maternel qui doit se poursuivre jusqu’à l’âge de 2 ans ou au-delà. », fait savoir l'OMS.
Quels avantages pour le nourrisson ?
Hormis une alimentation de qualité, puisque le lait maternel couvre tous les besoins dont bébé a besoin pour grandir (vitamines, sels minéraux, oligoéléments, sucres, graisses, protéines) de nombreuses études ont montré des bienfaits pour la santé de celui-ci sur le long terme et sur plusieurs plans. « Le lait maternel est unique. Sa richesse et sa variété lui permettent de contribuer à l’apprentissage du goût chez le bébé, de s’adapter en permanence à ses besoins nutritionnels et de mieux le protéger contre certaines infections ou maladies (gastro-entérites, otites, allergies...). Ces caractéristiques ne se retrouvent pas dans les laits industriels. », explique l'Inpes dans un guide dédié.
Ainsi, il est établi que le lait maternel favorise la bonne digestion chez l'enfant et permet une protection contre les microbes grâce aux anticorps de la mère, le bébé n’ayant pas encore un système de défense immunitaire bien développé. Par ailleurs, il contribuerait à réduire le risque d’allergies des enfants prédisposés au niveau familial et le risque d'obésité en grandissant. En 2013, des chercheurs de l'Inserm ont même publié une étude indiquant que grâce à ses nombreux acides gras, le lait maternel pourrait également contribuer à un développement psychomoteur plus rapide chez les jeunes enfants. A noter qu'il est contre-indiqué en cas d'infection par le virus du sida chez la mère.
L'allaitement est également bénéfique pour les mères
Si l'allaitement au sein est un moyen de fournir une alimentation permettant un bon développement du nourrisson, il a aussi des répercussions importantes sur la santé de la mère. Dans son guide, l'Inpes évoque ainsi trois avantages connus : l'allaitement accélère les contractions de l’utérus, lui permettant de reprendre sa place plus rapidement après l’accouchement, diminue les risques de cancer de l’ovaire et du sein et diminuerait le risque d’ostéoporose. « Il peut également vous aider à retrouver la ligne en utilisant les graisses emmagasinées pendant la grossesse. (…) c'est une façon de prolonger le lien affectif qui se tisse entre la maman et le bébé pendant la grossesse.», souligne l'agence sanitaire.
L'OMS précise pour sa part qu'à court terme, il « entraîne souvent un arrêt des règles, ce qui constitue une méthode naturelle mais pas infaillible de contrôle des naissances (98% de protection au cours des six mois suivant l'accouchement ». Si pratiquement toutes les mères peuvent allaiter, c'est à condition de recevoir des conseils et des encouragements tout comme une aide pratique pour résoudre le moindre problème. L'Unicef incite par exemple les gouvernements du monde entier à faire en sorte qu’allaitement au sein et travail ne soient pas mutuellement opposés en adoptant des politiques telles que les congés de maternité payés, des pauses pour l’allaitement et des espaces prévus à cet effet.
Lait maternel ou lait industriel, quelles différences ?
Les taux et les durées d'allaitement varient selon l'âge, la catégorie socio-professionnelle... et les femmes qui ne souhaitent ou ne peuvent pas ou plus y avoir recours peuvent se tourner vers des laits infantiles. Certaines souhaitent par exemple alterner allaitement maternel et biberons de lait, pour permettre aux pères de participer aux soins du bébé ou à cause de la fatigue, de difficultés à allaiter ou après avoir repris le travail. Si le lait maternel est l’aliment idéal de chaque nourrisson, il existe de nombreuses marques et types de lait infantile. Le premier varie naturellement d'une semaine à l'autre tandis que le second existe en plusieurs catégories d'âge et déclinaisons, en cas d'intolérance ou d'allergie.
Comme le lait infantile est une préparation qui est essentiellement à base de lait de vache avec quelques transformations, un débat existe quant à sa trop grande différence avec le lait maternel. Sur le sujet, l'Inpes affirme qu'il est « un aliment de qualité irremplaçable et ses caractéristiques ne se retrouvent pas toutes dans les laits infantiles du commerce », mais tout en précisant que la décision appartient à chaque couple. Pour l'Unicef, cette différence tient au fait que le lait maternel est « un fluide nutrtionnel contenant des anticorps, des enzymes, des acides gras à longue chaîne et des hormones. » Surtout, le lait infantile pose des défis pratiques comme s'assurer qu'il est bien mélangé à de l'eau potable, que la dilution est correcte et que les ustensiles puissent être bien nettoyés.
On peut faire don de son lait maternel
Chez l’enfant prématuré, le lait maternel contribue à prévenir certaines complications spécifiques liées à la prématurité (infections, entérocolite ulcéro-nécrosante, rétinopathie). C'est pour les aider que des lactariums interviennent en recueillant le lait maternel auprès des mamans qui souhaitent donner leur surplus de lait. « Toute femme qui allaite et désire donner son lait peut le faire. Un petit biberon de 100ml de lait par jour pendant 15 jours suffit. », fait savoir l'Association des Lactariums de France, dont 19 répartis sur le territoire acceptent les dons de lait anonymes. Les conditions sont simples : être en bonne santé, non fumeuse, ne pas avoir bénéficié de transfusion sanguine et avoir une sérologie négative
Une fois le dossier rempli et approuvé, l’équipe du lactarium fournit à la mère toutes les explications et le matériel nécessaire : tire-lait, biberons… Cette dernière recueille son surplus de lait chaque jour, le congèle et le remets aux équipes du lactarium qui passent les récupérer toutes les trois semaines à son domicile. Le Lactarium d'Ile-de-France précise que « le lait collecté est pasteurisé et contrôlé en respectant le guide de bonne pratique : contrôles bactériologiques, virologiques (examens sérologiques vis à vis des virus) et dépistage des fraudes (recherche de protéines de lait de vache). » Il est ensuite distribué aux services de néonatalogies sur prescription médicale.
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