Quatre missions ont ainsi été mises en place qui ont permis
d’immuniser 112 000 personnes à El-Oued et 68 800 à Ouargla.
Une couverture vaccinale autour de 45 %
Alors que l’ampleur de l’épidémie inquiète, la polémique enfle quant aux raisons de l’absence de vaccination d’un grand nombre d’enfants et d’adolescents. Le ministère de la Santé a notamment signalé le rôle joué par les perturbations observées lors de la campagne de vaccination organisée dans les écoles au printemps 2017.L’opération qui avait pour objectif d’assurer une couverture
vaccinale de 95 % parmi la population cible avait été un échec,
puisque que seuls 45 % des enfants visés ont été en réalité
protégés. « Ce manquement est un terrain propice à l’apparition
de l’épidémie » a déploré le ministère de la Santé.
Quand les islamistes empêchaient une campagne de vaccination…
De fait, à l’instar de ce qui s’observe dans de nombreux autres pays, dont la France, les vaccins font l’objet d’une défiance croissante en Algérie. Ces réticences ont notamment pu être renforcées par les défauts de certains produits importés d’Inde. Mais au-delà d’un discours pseudo scientifique qui comme en France veut faire croire à l’absence d’utilité et à la nocivité des vaccins, certains groupes religieux se montrent particulièrement actifs contre les campagnes d’immunisation. On a vu au Nigeria et au Pakistan combien cette hostilité pouvait être violente, allant parfois jusqu’à l’assassinat des vaccinateurs par des fanatiques qui désignent les partisans de l’immunisation comme des traitres à la solde de l’occident. La situation n’atteint pas ces extrêmes en Algérie, mais le discours religieux opposé à la vaccination connaît une certaine audience. En outre, le déferlement contre la campagne scolaire du printemps 2017 a pu trouver son origine dans le rejet par les groupes islamistes du ministre de l’Éducation nationale de l’époque, une laïque aux idées plutôt progressistes. Telle est la thèse notamment de l’écrivain et journaliste Kamel Daoud : « Il y a un an, en mars 2017, des journalistes dans certains journaux arabophones à grands tirages, des responsables dans le lobby des « parents d’élèves », des pseudos analystes islamistes et des rentiers qui voulaient la tête de Benghebrit même au prix de la santé de nos enfants, ont fait barrage contre la campagne des vaccinations. Aujourd’hui que l’épidémie est là, en partie à cause d’eux et de l’effet de panique qu’ils ont créé, les mêmes écrivent encore, dans les mêmes journaux, se lavent les mains, jouent les innocents et continuent à accuser les autres » dénonce ainsi l’intellectuel sur sa page Facebook.Dysfonctionnements du ministère de la Santé
Cette analyse, courageuse, ne sera sans doute pas unanimement reprise et devrait une nouvelle fois désigner Kamel Daoud comme cible des groupes islamistes. Pour certains cependant, quelle que soit la part jouée par les pressions religieuses, elles ne sont pas seules en cause. Quelques spécialistes considèrent que sont également responsables les dysfonctionnements du ministère de la Santé qui n’assurerait pas un assez bon suivi de la mise en œuvre de ses campagnes de vaccination dans les localités rurales (où l’épidémie sévit en priorité aujourd’hui et où le refus de la vaccination est souvent moins marqué). Comme souvent, tout peut devenir politique.Léa Crébat
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