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Beuzeville : d’une Rolls-Royce à un pied de chaise, Jean-Louis sait tout rénover ! - Le Pays d'Auge

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Jean-Louis Quesney Tison rénove le bois. À 61 ans, cet ébéniste d’art conte avec passion et humilité les codes d’une profession qui voit son savoir faire disparaître.

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Voilà 18 ans que Jean-Louis Quesney Tison s’est installé à Beuzeville, après avoir quitté Honfleur. À l’époque, le surplus de visiteurs et de curieux l’empêchait presque de travailler ! (©Jérémy BONNET)

Il y a parfois des gens qu’il suffit d’écouter pour reconnaître des passionnés. Exemple avec Jean-Louis Quesney Tison. À 61 ans, ce Beuzevillais (Calvados) pratique un métier de passionné, un travail rare à l’apprentissage long. Jean-Louis est ébéniste. Ébéniste d’art.

Le défi Rolls-Royce

Dans son atelier, idéalement situé dans le petit centre de Beuzeville, ce dernier s’active lors de la rencontre à retaper les boiseries d’une… Rolls-Royce Silver Cloud de 1955. Quand on l’aperçoit, on comprend alors les principes fondateurs de la marque, édictés par Henry Royce lui-même : 

Chercher la perfection en tout. Prendre le meilleur de ce qui existe et l’améliorer. Et quand rien n’existe, le concevoir. 

Un monstre d’acier racé taquinant les deux tonnes. Mais pour trouver le bois, il faut pénétrer dans l’habitacle. Tableau de bord, tablette arrière et accoudoir offrent une démonstration de ce qu’un noyer peut offrir comme habillage à une voiture de ce rang.

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Une antre du bois !

Si notre ébéniste a dû pousser les meubles (et les machines, et les tables et plus encore !) c’est qu’un ancien client avait une doléance qui ne se refuse pas !

J’ai seulement la journée pour rénover tout ce que je ne peux pas démonter, lance Jean-Louis. Je garde ensuite le reste et j’attaque un travail de rénovation qui va durer environ trois semaines.

Et si la voiture impose dès l’entrée de l’atelier, c’est surtout le travail qui est derrière qui subjugue l’attention. Dans les quelque 200 m2, on pourrait presque voir l’histoire se superposer. Un fauteuil du début du siècle taquine du siège un buffet du XVIIIe, qui frôle lui-même une caisse remplie de fines plaques de bois de rose et de palissandre. Une myriade d’outils en tous genres, suspendue au-dessus d’un plan de travail rempli d’objets divers. Une odeur de bois, aux nombreuses essences, vient parfaire le cadre de travail de l’ébéniste d’art. Ce qui est amusant, avec Jean-Louis Quesney Tison, c’est que même s’il dispose « pour la deuxième fois seulement dans ma vie » d’un véhicule de collection dans son atelier, c’est sa facilité à vous apprendre un fait auquel vous n’auriez même jamais pensé !

Regardez cette colle, vieille de plus de 200 ans. Elle est formidable car, d’un coup de fer à repasser, elle se réactive et c’est reparti pour deux siècles.

Connaissances presque perdues

En quelques secondes, la discussion bifurque vers d’autres anecdotes plus passionnantes les unes que les autres. Cette formidable passion, devenue métier, il la doit à son beau-père « avec qui j’ai et la chance d’être formé. La chance qu’il est accepté de m’apprendre tout ce qu’il savait. »

Attiré par le bois depuis sa jeune, Jean-Louis confie : « Il est autour de nous, utilisé partout, à toutes les époques, de toutes les manières. Le savoir-faire développé est incroyable. » Il entame alors une nouvelle anecdote :

Il y a longtemps, avec des collègues, nous devions rénover un meuble et refaire des éléments de plaquage en noir. Mais impossible de trouver le bon bois, de la bonne teneur, de la bonne couleur.

La réponse arrivera de la bouche d’un ancien, qui lui souffle « que c’est du chêne de marais ! » En somme, des planches de bois, plongées dans un marais pour le stabiliser et permettant la stabilisation d’un pont ou un passage. Ensuite récupérées, ces planches, teintées, ont offert un matériel de premier choix à un ébéniste d’époque. « Ce genre de connaissances, d’astuces, de solutions, ne se transmet qu’oralement. J’aime à penser que je suis un peu une espèce en voie de disparition… » Au final, tout comme Henry Royce, Jean-Louis Quesney Tison voit la perfection en toutes choses. Surtout quand c’est en bois !

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August 15, 2020 at 07:22PM
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