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Les marchés en manque de repères face au nouveau virus chinois - Les Échos

Publié le 27 janv. 2020 à 6h43Mis à jour le 27 janv. 2020 à 9h07

L'Organisation mondiale de la santé ayant décidé de ne pas décréter de situation d'urgence internationale, les  marchés européens semblaient plus sereins face au nouveau  coronavirus chinois en fin de semaine. Après quatre séances dans le rouge, le CAC 40 a repris 0,88 %. En Allemagne, le DAX a même profité de l'accalmie pour s'offrir un nouveau record historique, à 13.640,06 points. Dans la soirée, Wall Street a cependant cédé à un nouvel accès de fièvre, après la confirmation, en cours de séance, d'un second cas aux Etats-Unis, puis de deux cas en France, les premiers en Europe. Le S&P 500 a lâché 0,9 %. L'indice américain n'avait pas connu de semaine aussi mauvaise (-1,03 %) depuis près de six mois.

En fait, les investisseurs peinent à évaluer les conséquences que pourrait avoir une  épidémie de grande ampleur sur la croissance mondiale. Faute de mieux, ils se réfèrent à l'épisode du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), qui avait culminé en 2003. Selon certaines estimations, ce dernier aurait eu un effet direct négatif de 1 point sur la croissance chinoise et de plus de 2,5 points sur celle de Hong Kong. Dans la zone OCDE, l'impact aurait été marginal.

Période de forte volatilité

Les marchés avaient traversé une période de forte volatilité, de la découverte des premiers cas à l'alerte formelle de l'OMS. En moins de trois mois, les Bourses asiatiques avaient subi des pertes à deux chiffres et Wall Street avait dévissé de 10 %. Certains secteurs de la cote mondiale, comme le luxe ou le transport aérien , avaient particulièrement souffert. Mais à partir du point bas de mars 2003, les places financières mondiales avaient vivement rebondi. En juin, au pic de l'épidémie, le S&P 500 avait déjà repris 23 %, avant de reprendre de la hauteur durant l'été.

La comparaison a toutefois ses limites et certains analystes craignent que les conséquences d'une nouvelle épidémie ne soient plus importantes qu'il y a dix-sept ans. « Par rapport à 2002-2004, les entreprises européennes sont plus exposées à la Chine et à l'Asie en général », explique Credit Suisse, ajoutant qu'« une répétition de l'épidémie de SRAS, ou même un scénario moins grave, pourrait avoir plus de conséquences pour les actions européennes que ce ne fut le cas à l'époque. »

L'essor de la Chine

C'est également l'avis des stratégistes de Rabobank. Pour eux, « la sensibilité manifeste des investisseurs à ce sujet est tout à fait justifiée ». La part de la Chine dans le PIB mondial est passée de 4,3 % en 2003 à 15,8 % en 2018 et l'accroissement du recours à la dette du géant asiatique après la crise financière explique environ 50 % de la croissance mondiale depuis 2008.

La Chine est aussi devenue le premier consommateur de quasiment toutes les matières premières et elle est le premier partenaire commercial d'un grand nombre de pays. Le pétrole risque d'être très sensible aux restrictions de déplacements ainsi qu'à une activité au ralenti. Si l'épidémie du coronavirus prenait la même ampleur que celle du SRAS en 2003, les économistes de Goldman Sachs estiment que la demande en or noir pourrait chuter de 260.000 barils par jour, avec un impact sur les cours de 3 dollars.

Economie chinoise

L'économie chinoise elle-même est plus vulnérable. Elle est en effet plus dépendante de sa consommation intérieure qu'au début des années 2000, lorsqu'elle reposait essentiellement sur ses exportations. « La structure de l'économie chinoise a changé. Le poids des services et de la consommation est plus élevé qu'il y a dix-sept ans. L'impact, à amplitude donnée de l'épidémie, pourrait donc être plus fort », observe Hervé Goulletquer chez LBPAM.

Enfin, sur le plan boursier, plusieurs stratégistes soulignent qu'il serait trompeur de se référer au rally des marchés après l'épisode du SRAS. A l'époque, ces derniers revenaient de loin. Ils avaient encaissé la récession américaine de 2001. Quant aux marchés asiatiques, ils ne s'étaient pas encore tout à fait remis de la crise de 1997. L'épisode du SRAS avait en fait entraîné la dernière vague de chute du S&P 500, dans le marché baissier qui avait suivi l'éclatement de la bulle des valeurs technologiques. Le S&P 500 avait déjà baissé de 5 % avant les premiers articles des médias américains sur le virus (en janvier 2003).

A Davos, Carrie Lam tente de rassurer

« Hong Kong va rebondir ! » La cheffe de l'exécutif hongkongais, Carrie Lam, s'est efforcée cette semaine à Davos de rassurer alors que la cité-Etat, en récession après plusieurs mois de contestation, est désormais confrontée au coronavirus. « Nous avons appris du passé », c'est-à-dire du SRAS. « Nous avons un protocole, nous avons les ressources », a-t-elle assuré. Les milieux d'affaires sont de plus en plus inquiets, malgré les annonces pour résorber la crise sociale. Moody's a abaissé lundi dernier sa note de long terme sur Hong Kong, soulignant « l'absence de plans tangibles pour répondre aux préoccupations politiques, économiques et sociales de la population ».

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