DRUMMONDVILLE | Un médicament révolutionnaire sans effets secondaires permet à un petit garçon atteint d’une tumeur maligne rare d’éviter la chimiothérapie.
« On n’a jamais parlé de rémission dans le cas de Gabriel. [Aujourd’hui], mon fils peut enfin avoir une vie d’enfant », soupire de soulagement Audrey Moreau, la mère du petit Gabriel Richard.
Aujourd’hui âgé de 4 ans, son enfant a reçu un diagnostic de tumeur maligne de stade quatre, le plus grave des stades. La tumeur s’était logée dans sa moelle épinière alors qu’il n’avait que quatre mois.
Selon Sébastien Perreault, le neuro-oncologue qui s’occupe de son dossier, on ne pouvait enlever la tumeur, car l’opération pour la retirer comportait trop de risques, et l’enfant aurait pu devenir paralysé.
« Lorsqu’il s’agit de ton enfant, ça fait très mal à entendre », assure la femme de 33 ans, qui est orthopédagogue.
Le bambin à la chevelure de blé a fait de la chimiothérapie pendant 73 semaines pour tenter de vaincre le cancer. Il combattait déjà le mal alors qu’il n’avait que quelques mois.
Chimiothérapie
« La première fois que tu passes ta main dans les cheveux de ton enfant et que la moitié te reste dans la main... », se souvient la maman, émotive.
Après 18 mois de chimio, la tumeur avait légèrement diminué. Mais elle était encore présente et est restée stable pendant deux ans.
En février dernier, les médecins ont constaté que la tumeur progressait à nouveau.
Le neuro-oncologue a proposé à Audrey Moreau que son enfant teste le larotrectinib, un médicament récemment homologué par Santé Canada. Le produit a eu des effets très positifs sur la plupart des patients qui l’ont expérimenté.
« C’est un médicament révolutionnaire qui va contrer la tumeur et qui n’a pas d’effet secondaire en plus de pouvoir éviter des traitements de chimiothérapie », résume Sébastien Perreault à propos du traitement qui se prend par voie orale.
Effets bénéfiques
La mère reconnaît qu’elle avait de légers doutes quant à l’efficacité du médicament. Mais voilà que depuis un peu plus de huit mois, son fils se porte de mieux en mieux et il n’a pas eu besoin de faire de la chimiothérapie.
« C’est un soulagement de voir ton enfant continuer de vivre malgré la bête noire qu’il a en lui », se réjouit-elle. Elle mentionne que la tumeur a régressé depuis que son fils a commencé ce traitement.
« Gabriel court, marche et sourit », s’enthousiasme-t-elle.
Le petit garçon devra continuer de suivre ce traitement pour encore quelques années. Il pourrait voir sa tumeur disparaître comme ce fut le cas d’autres patients.
Une percée qui est importante en médecine
« C’est un médicament révolutionnaire qui n’a pas d’effets secondaires en plus de se prendre simplement par la bouche », assure le neuro-oncologue Sébastien Perreault.
Le Dr Perreault explique « qu’environ 80 % des patients qui ont testé ce médicament ont vu une diminution de leur tumeur et que la moitié d’entre eux ont vu celle-ci disparaître » parmi les 38 enfants et 65 adultes qui ont fait l’essai de ce produit dans le monde.
Pour les cancers rares
Or, il précise que ce traitement ne convient pas à tous les types de cancers. Il est spécifique à ceux très rares et qui frappent environ une quinzaine de personnes au Québec. On parle par exemple du cancer des glandes salivaires et le gliome infantile.
Le cancer doit présenter une fusion d’un gène NTRK sans mutation de résistance acquise connue.
« Ce sont des gènes qui se retrouvent dans un faible pourcentage de cancer, mais qui sont très élevés lorsqu’ils sont décelés dans ces types de cancer rare », explique-t-il. Il mentionne que ce traitement sera utilisé seulement s’il est impossible de retirer la tumeur.
Le jeune Gabriel Richard a droit à ce traitement depuis février. Sa tumeur, qui se trouve dans sa moelle épinière, a régressé. Le traitement a aussi permis à l’enfant d’éviter de retourner en chimiothérapie.
Encore à l’étude
« Ç’a eu un impact majeur sur sa qualité de vie », laisse entendre le neuro-oncologue.
« Le traitement peut prendre quelques mois, voire quelques années, et on ne connaît pas sa durée optimale pour l’instant », ajoute-t-il.
Ce médicament est homologué par Santé Canada depuis cet été. Il est le premier traitement du genre.
Étant donné que c’est un médicament qui est encore à l’étude, il ne coûte rien pour l’instant aux patients.
Selon Bayer, la compagnie pharmaceutique qui détient les droits du médicament, le formulaire de remboursement a été déjà soumis à l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESSS)
L’organisme devrait rendre une décision dans environ un mois quant au remboursement de ce traitement auprès du Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ).
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