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Une application mobile pour mieux traiter la dépression - ICI.Radio-Canada.ca

Une personne d'apparence déprimée est assise sur un banc à l'orée d'un tunnel.
L'application permet d'enregistrer comment le patient se sent, de jour en jour, et de semaine en semaine. Photo: iStock
La Presse canadienne

Un groupe de cliniciens, d'ingénieurs et de récents diplômés et d'étudiants de l'Université McGill a développé une application pour téléphone intelligent qui vise à mieux soigner les personnes qui combattent la dépression, en se servant notamment du pouvoir de l'intelligence artificielle.

L'application Aifred Health vise à construire un pont entre la médecine et la technologie et est en lice pour le premier prix du prestigieux concours AI XPRIZE, d'une valeur de 3 millions de dollars.

Une personne sur neuf dans le monde va devoir affronter une dépression majeure dans sa vie, souligne David Benrimoh, directeur scientifique d'Aifred Health. La plupart d'entre elles ne vont pas recevoir le meilleur traitement du premier coup : beaucoup devront faire quatre ou cinq essais avant de trouver le bon, déplore en entrevue le médecin, qui s'est spécialisé en psychiatrie après une maîtrise en neuroscience.

L'idée de cet « outil d'aide à la prise de décision clinique » vient de Kelly Perlman, cofondatrice d'Aifred Health, souligne M. Benrimoh. Il est lui-même membre fondateur avec Sonia Israel, Marc Miresco et Robert Fratila.

Il s'agit aussi d'une « application tandem », qui devrait être utilisée avec un suivi médical ou de psychothérapie, ajoute-t-il.

Trois fonctions

M. Benrimoh explique avec enthousiasme que l'application, aussi accessible par ordinateur, fait trois choses.

D'abord, elle permet d'enregistrer comment le patient se sent, de jour en jour et de semaine en semaine. Cela permet de surveiller les symptômes des patients et de voir la progression du traitement. « Juste ça, ça va beaucoup aider », dit-il.

L'application d'Aifred a aussi intégré un algorithme qui offre aux médecins des possibilités de traitements, basé sur les meilleures pratiques, ce qui aide à structurer le traitement de la dépression. « Ça rassemble toutes les connaissances que l'on a déjà, et ça les simplifie de façon très claire. »

Puis, l'Intelligence artificielle (IA) aide à déterminer le meilleur traitement pour chacun des patients, avec tous les choix qui s'offrent : différentes sortes de médicaments, divers dosages, psychothérapie, neuro-modulation, exercice et méditation.

Notre système fournira un rapport expliquant les caractéristiques importantes qui ont conduit à une prédiction de traitement.

Extrait du site Internet d'Aifred Health

Qu'est-ce qu'une application peut changer dans la vie d'une personne souffrant de dépression? D'abord, elle va redonner aux patients du pouvoir sur leur vie, leur permettre de comprendre leur situation et de voir leur progression. Elle va aussi aider à trouver le meilleur traitement, plus rapidement. Ce qui raccourcit d'autant le temps qui va s'écouler avant de voir des résultats, selon le médecin-psychiatre.

Cela fait presque deux ans que l'équipe planche sur l'application. Ils sont encore à l'étape des tests, dont certains ont été faits auprès de médecins de l'Hôpital général juif de Montréal. L'équipe a aussi reçu de bons commentaires de psychiatres qui ont testé l'algorithme de traitement. Et si tout va bien, l'application sera accessible pour les patients cet été.

Mais cette application sera-t-elle efficace pour les personnes qui souffrent de dépression sévère, peinant à sortir de leur lit et n'ayant probablement pas l'énergie pour entrer des informations dans leur téléphone intelligent? Pour ces patients-là, M. Benrimoh convient que c'est très difficile. Mais il indique avoir conçu le design de l'appli pour qu'elle soit simple et que le processus soit très court : « Quelques minutes par semaine. »

Les questions portent sur l'humeur, le niveau d'énergie, l'appétit et le sommeil. Certaines seront personnalisées : si l'on sait que le patient est très irritable ou a de la difficulté à faire une activité spécifique, un suivi sera fait à ce sujet. Au début de l'utilisation, des questions portant sur l'historique médical seront posées, tout comme sur la prise de médicaments.
« 'Pour que l'IA puisse bien travaille r », fait-il valoir.

D'ailleurs, l'usage de l'intelligence artificielle est nécessaire selon lui.

Ce n'est pas juste un truc que l'on met là-dedans parce que c'est cool, parce que c'est sexy. C'est parce que c'était un problème que nous n'étions pas capables de résoudre sans IA, qui fait des prédictions [en ce qui concerne] l'individu.

David Benrimoh, directeur scientifique d'Aifred Health.

Prix d'innovation AI XPRIZE

La compétition AI XPRIZE offre des prix en argent pour encourager le développement de technologies qui peuvent bénéficier à l'humanité. Elle s'étale sur quatre ans.

Alors que l'équipe d'Aifred Health entre dans la dernière année du concours, elle se situe en première place parmi 30 équipes en lice. Au départ, il y en avait 143.

« J'ai vraiment confiance en mon équipe, et on a la chance de représenter notre ville, Montréal », dit David Benrimoh.

« On était un peu l'équipe "underdog" avant », ajoute-t-il, indiquant être en compétition avec de grandes entreprises.

Il dit avoir eu le soutien de District 3, à l'Université Concordia, et des accélérateurs Centech et Start up en résidence de Desjardins Lab. « On a eu beaucoup de soutien de la communauté entrepreneuriale de Montréa. »

L'équipe de Aifred Health devra toutefois attendre 2020 avant de savoir si elle rapportera le prix dans la métropole.

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