Le Montréalais qui a tué sa femme atteinte d’Alzheimer n’a pas agi par compassion, mais plutôt pour soulager sa propre souffrance de voir celle qu’il aimait dépérir, estime un psychiatre appelé par la Couronne.
« Il existe une différence entre la compassion qui peut pousser un individu à abréger la souffrance d’une autre personne et celle [...] “face à soi-même” qui pourrait nous amener à abréger la vie d’une autre personne », explique le Dr Gilles Chamberland dans son rapport présenté lundi au procès de Michel Cadotte, à Montréal.
Pour ce psychiatre expert de la Couronne, l’accusé de 57 ans n’était pas non plus dépressif quand il a étouffé sa femme Jocelyne Lizotte en février 2017, un an après qu’elle se soit fait refuser l’aide médicale à mourir.
Et s’il y avait des symptômes de dépression, c’est, selon lui, parce que Cadotte buvait trop d’alcool.
« Nous sommes d’accord avec Monsieur lorsqu’il nous dit à deux reprises que s’il n’avait pas pris d’alcool pendant la fin de semaine précédente, ceci ne serait probablement pas arrivé », a noté le psychiatre.
Souffrances
Gilles Chamberland conteste la théorie de la défense voulant que Cadotte ait souffert d’une dépression majeure en 2017, ce qui a altéré son jugement, après des années de sacrifices pour prendre soin de sa femme.
Lors de son témoignage, il avait expliqué avoir « sauté sa coche » le jour fatidique, afin de mettre fin aux souffrances de son épouse.
Or, le médecin a remis en doute les souffrances de Mme Lizotte puisque les soins étaient meilleurs que dans d’autres établissements de santé où elle avait séjourné. Il doute aussi qu’elle ait souhaité mourir, contrairement à ce qu’ont affirmé plusieurs témoins lors du procès.
« Il nous apparaît que Madame était potentiellement moins souffrante et possiblement moins consciente qu’elle n’avait pu l’être à d’autres moments au cours des dernières années », peut-on lire dans le rapport.
Son témoignage se poursuit mercredi.
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