Selon l'Agence de la santé publique du Canada, au moins 30 Canadiens opérés dans une clinique de Tijuana, au Mexique, pourraient avoir contracté une infection potentiellement mortelle.
Mais l'agence n'en est pas certaine, étant donné les difficultés à obtenir des réponses sur des alertes de santé lancées dans d'autres pays.
Une enquête menée par les Centres pour le contrôle des maladies des États-Unis le mois dernier a révélé que des Canadiens avaient subi une chirurgie de perte de poids à l'hôpital Grand View de Tijuana, à l'instar de patients américains ayant été infectés par une souche de bactérie résistante aux antibiotiques. Tijuana est située à la frontière avec les États-Unis, près de San Diego.
Le docteur Howard Njoo, sous-administrateur en chef de la santé publique du Canada, a affirmé que les autorités pourraient ne jamais déterminer le nombre exact de Canadiens impliqués.
M. Njoo a indiqué que l'agence tentait de s'assurer que tous les patients reçoivent des communications de l'établissement de soins pour être informés des risques potentiels afin de pouvoir effectuer des suivis médicaux.
L'agence de santé publique fédérale a publié mercredi un avis recommandant aux patients s'étant rendus à l'hôpital Grand View ou à d'autres établissements de Tijuana depuis le mois d'août de consulter un médecin immédiatement en cas de signes d'infection, notamment de fièvre, de rougeurs, de pus ou de gonflement sur la partie du corps ayant fait l'objet d'une opération.
La bactérie en question, la pseudomonas aeruginosa, constitue un danger connu dans les établissements de santé, en particulier pour les patients opérés.
L'agence de santé met également en garde contre le risque d'infections transmissibles par le sang, y compris le VIH, l'hépatite B et l'hépatite C, en raison d'une mauvaise stérilisation du matériel à Grand View. Il est conseillé aux autres patients d'éviter l'hôpital jusqu'à ce que les autorités mexicaines donnent leur feu vert.
Le tourisme médical représente un défi pour les autorités, car les Canadiens ne sont aucunement obligés de signaler leurs traitements à l'étranger, a souligné M. Njoo.
«Nous ne pouvons exiger ni suivre aucun Canadien qui décide d'aller à l'étranger, a-t-il expliqué. N'importe qui pourrait partir à l'étranger pour le tourisme et si cela incluait une procédure élective dans un établissement médical, nous ne serions pas nécessairement au courant.»
Un sondage mené en 2017 par la Société internationale de chirurgie plastique esthétique a révélé que les Canadiens constituaient le troisième marché en importance pour la chirurgie plastique en dehors de leur pays d'origine, derrière les Américains et les Espagnols.
Selon Statistique Canada, les dépenses des Canadiens en matière de santé à l'étranger sont passées de 447 millions en 2013 à 690 millions en 2017.
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