Les techniques d’accouchements font débat chez les médecins depuis longtemps. Plusieurs études américaines, s'étant penchés sur la question, avaient publié des résultats mitigés, voire contradictoires, sur les deux techniques habituellement employées dans les maternités aux Etats-Unis pour les femmes ayant reçu une péridurale ou un autre anesthésiant. A savoir pousser immédiatement ou attendre environ une heure afin d'encourager une naissance spontanée. Certains spécialistes pensent que l'anesthésie réduirait le recours à la césarienne ou aux forceps. Une nouvelle étude a voulu étudier attentivement cette question.

Une étude menée sur 2 400 femmes

De mai 2014 à décembre 2017, six hôpitaux américains ont participé aux recherches pour déterminer « quelle méthode était la plus sûre pour la mère et pour le bébé » dans le cas des femmes primipares (accouchant pour la première fois), explique l’introduction de l’étude sur le site anglophone de l'Association médicale américaine JAMA. L’expérience fut menée au total pendant 3 ans auprès de 2 400 Américaines en fin de grossesse.

Les sages-femmes ont donné aux futures mamans sur le point d'accoucher deux types de conseils de manière aléatoire. À la première moitié du groupe, elles conseillaient de pousser immédiatement à dilatation complète de leur col, tandis qu'elles préconisaient à l'autre moitié d'attendre une heure avant de commencer à pousser.  « Notre étude montre que les femmes qui accouchent pour la première fois doivent commencer à pousser dès qu'elles sont complètement dilatées », a ainsi conclu Alison Cahill, obstétricienne à l'hôpital de l'université Washington de St. Louis, à la radio NPR. En effet, pousser « dès que le col de l'utérus était complètement dilaté semblait poser moins de risques » qu’attendre que le bébé commence à descendre naturellement.

Un conseil pour les femmes primipares uniquement

Les conclusions ont été publiées ce mardi 9 octobre dans la revue de l’Association médicale Américaine JAMA : pousser immédiatement réduirait le risque de complications chez la mère (infection et hémorragie) mais également la durée de la seconde phase de l'accouchement (dilatation du col) d'une demi-heure. Néanmoins, le risque de déchirure importante du périnée reste plus important.

Selon les résultats, pousser tout de suite ne provoque pas non plus plus d'accouchement par césarienne. Par ailleurs, les bébés, dont les mères avaient attendu qu'ils descendent naturellement, naissaient avec des risques d'infection plus elevés. L'étude ne concerne en effet que les femmes primipares. Les participantes à l’étude accouchaient pour la première fois, et avaient eu des grossesses normales, à plus de 37 semaines.