
La ministre de la Santé a rappelé que pour les personnes à risque de complications, le vaccin reste le moyen le plus efficace de se protéger contre les virus de la grippe.
L’épidémie de grippe de l’hiver dernier a provoqué 13.000 décès, dont certains auraient peut-être pu éviter grâce au vaccin antigrippal. Bien qu’ayant une efficacité modérée et aléatoire selon les années, son impact reste cependant positif. Pourtant, à peine la moitié des personnes à risque et seulement un quart des professionnels de santé étaient vaccinés l’année dernière, constate le ministère de la Santé, qui a lancé une charte pour les y inciter.
«C’est pour moi un enjeu déontologique», a souligné jeudi la ministre de la Santé Agnès Buzyn, en présentant la charte signée avec les Ordres des sages-femmes, des pharmaciens, des masseurs- kinésithérapeutes, des médecins, des infirmiers, des chirurgiens-dentistes et des pédicures-podologues. «En se faisant vacciner eux-mêmes, non seulement les professionnels de santé montrent l’exemple, mais surtout, ils protègent leurs patients», a-t-elle poursuivi. Globalement 26% des professionnels de santé étaient vaccinés lors de la dernière épidémie grippale, selon le ministère.
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Des milliers de décès évitables
Comme tous les ans, le ministère lance une campagne pour rappeler les gestes simples - se laver les mains, éviter les contacts si on est infecté etc. - et inciter les personnes à risque à se faire vacciner: personnes âgées de plus de 65 ans, malades chroniques ou souffrant d’obésité sévère et les femmes enceintes, soit plus de 12 millions de personnes. L’année dernière, moins de la moitié s’est fait vacciner (45,6%), loin des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), fixées à 75%. Déjà, si 63% des personnes à risque étaient vaccinées, 2500 morts supplémentaires pourraient être évitées.
Ces personnes à risque paient chaque année un lourd tribut: sur les 13.000 morts attribuées à la grippe la dernière saison, 85% sont survenues chez des personnes âgées de plus de 75 ans. Sur les 3.000 cas graves admis en réanimation, 81% faisaient partie de cette population à risque, dont plus des deux-tiers n’étaient pourtant pas vaccinés. La grippe encombre chaque année les urgences, déjà sous pression, a souligné la ministre de la Santé. Environ 75.000 passages aux urgences sont en effet liés à la grippe.
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L’efficacité variable du vaccin
Certes, le vaccin ne fait pas tout. Sa composition est modifiée d’une année à l’autre en fonction des virus les plus susceptibles de circuler pendant l’hiver. Or ceux-ci, capables de muter facilement, parviennent régulièrement à fausser les prédictions des scientifiques. Lors de la dernière saison grippale, l’efficacité du vaccin a été plutôt médiocre, car il ne protégeait pas contre l’un des deux virus majoritairement en circulation (B lignage Yamagata). Mais on estime tout de même que la vaccination permet d’éviter 2.000 décès chaque année. Cette saison, les vaccins seront pour l’essentiel quadrivalents, avec deux virus A et de deux virus B (y compris celui de l’an dernier), comme l’a recommandé l’OMS.
Les personnes majeures pour qui le vaccin est recommandé peuvent le retirer à la pharmacie sur simple présentation du bon de prise en charge à 100% par l’Assurance maladie, et se faire vacciner par un médecin, un infirmier ou une sage-femme. Dans 4 régions tests (Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France, Nouvelle Aquitaine, Occitanie) elles peuvent également se faire vacciner en pharmacie. À partir de la saison 2019-2020, ce sera possible dans toute la France.
La campagne en faveur de la vaccination antigrippale se déroulera notamment à la télévision avec un spot à partir du 26 octobre, et pour la première fois à la fin de chaque bulletin météo sur France 2 et France 3.
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