
Des chercheurs australiens ont annoncé mercredi 18 juillet 2018 avoir mis au point un test sanguin pour dépister le mélanome à un stade précoce, déclarant qu'il s'agit d'une "première mondiale" qui pourrait sauver de nombreuses vies. Les scientifiques de l'Université Edith Cowan, dont les travaux sont publiés dans le journal Oncotarget, expliquent que ce test pourrait aider les médecins à déceler le mélanome, un cancer de la peau agressif, avant qu'il ne se propage dans le corps.
Mélanome : 90% de chances de guérison en cas de détection précoce, contre 50% sinon
Un cancer détecté sur trois est un cancer de la peau, selon l'Organisation mondiale de la santé. L'Australie est le pays qui connaît l'une des plus fortes prévalences du mélanome au monde. En France, d'après l'Institut National du Cancer (Inca), 50 à 70 % des cancers de la peau sont directement liés à une surexposition aux UV. "Au total, ce sont 60.000 nouveaux carcinomes et 7.000 nouveaux cas de mélanomes qui sont diagnostiqués chaque année en France", énumère l'Inca. Nettement plus fréquents (90 % des cas), les carcinomes sont aussi les cancers de la peau les plus guérissables. Plus rares (1 % environ des cancers de la peau), "le mélanome est le plus dangereux des cancers de la peau car il peut se généraliser" et "représente la première cause de mortalité des femmes de 25 à 29 ans". "Les 2/3 des mélanomes surviennent sur des peaux saines sans grain de beauté préexistant !", avertit l'Inca.
Cependant, s'il est détecté très tôt, le mélanome peut être guérit dans 90% des cas, d'après l'Inca. "Les patients dont le mélanome est détecté à un stade précoce ont un taux de survie à cinq ans entre 90 et 99%", a déclaré dans un communiqué la directrice de l'étude Pauline Zaenker. Dans le cas contraire, ce taux descend à moins de 50%, et jusqu'à 15 à 20% dans les cas de détection tardive. "C'est pour cela que ce test sanguin est si prometteur en tant qu'outil de détection potentiel, car il peut déceler le mélanome en phase très précoce, quand il est encore traitable", a-t-elle ajouté. Actuellement, le diagnostic repose par un examen clinique effectué par un médecin. En cas de lésion suspecte, celle-ci est ôtée chirurgicalement et fait l'objet d'une biopsie. "Alors que les cliniciens font un travail fantastique avec les outils disponibles, se fier uniquement à des biopsies peut être problématique. Nous savons que trois biopsies sur quatre sont négatives pour le mélanome ", se désole Pauline Zaenker, d'autant que "les biopsies sont très invasives, avec un minimum de 1 cm sur 1 cm de peau excisée du patient".
79% des mélanomes précoces détectés par le test
Le test mis au point par les chercheurs permet d'identifier les auto-anticorps produits par un malade en réaction au cancer. "Nous avons examiné un total de 1.627 types différents d'anticorps pour identifier une combinaison de 10 anticorps qui sont les meilleurs indicateurs de la présence de mélanome chez des patients atteints comparé aux volontaires en bonne santé", a poursuivi la chercheuse. Les scientifiques ont procédé à des essais portant sur 105 patients atteints d'un mélanome primaire et 104 personnes en bonne santé. Le test a permis de détecter un mélanome à un stade précoce dans 79% des cas.
Sanchia Aranda, directrice générale de Cancer Council Australia, a jugé ces recherches prometteuses pour les personnes à haut risque, qui doivent se soumettre régulièrement à des dépistages dermatologiques. Elle a souligné qu'il ne permettait pas de détecter d'autres cancers plus fréquents mais moins dangereux comme le carcinome basocellulaire. "Les gens doivent être très conscients des dégâts éventuels subis par leur peau du fait du soleil, et faire très attention au moindre changement d'aspect de leurs boutons ou grains de beauté", a-t-elle également déclaré. Les chercheurs doivent mener un autre essai clinique sur trois ans pour valider leurs conclusions, espérant disposer alors d'un test qui pourrait servir aux médecins.
AUTRES CANCERS. Un test appelé CancerSEEK avait fait l'objet d'une publication en janvier 2018. Il permettait, par un simple test sanguin également, de détecter les cancers du sein, de l'ovaire, foie, estomac, pancréas et œsophage dans 33% à 98% des cas selon les organes. Ce test s'appuyait non pas sur des anticorps, mais sur la détection de 16 fragments d'ADN et 8 protéines provenant des cellules cancéreuses.
Avec AFP.
https://www.sciencesetavenir.fr/sante/cancer/un-test-sanguin-permettrait-de-detecter-precocement-le-melanome-le-plus-agressif-des-cancers-de-la-peau_125968Bagikan Berita Ini
0 Response to "Un test sanguin pour détecter à temps le mélanome, le plus agressif des cancers de la peau"
Post a Comment