Depuis près de 30 ans, la mission de cet organisme est d’aider les bébés, de par l’alimentation de leur mère, à naître dans une santé la plus optimale possible, par des gestes simples, mais concrets, en alimentation.
Cuisiner soi-même avec des aliments locaux et non-transformés, par exemple, ou encore prendre le temps de calculer ses portions de fruits et légumes, peut faire toute la différence sur le développement en bas-âge d’un enfant.
Mais dans la poursuite de ces objectifs, la diversité culturelle grandissante au Québec créé de nouveaux défis pour la fondation, qui fait affaire avec des centaines d’intervenantes en CLSC à travers le Québec. En régions notamment, la donne change.
Produit en collaboration avec le dispensaire diététique de Montréal, le guide, accessible gratuitement sur le Web, propose des solutions aux jeunes familles immigrantes dont les repères alimentaires sont bouleversés au Québec, tellement les manières de manger sont différentes des leurs. «Le défi, souvent, ce n’est pas d’apprendre à cuisiner, car c’est souvent bien ancré, mais c’est de découvrir et de démystifier des façons de faire qu’ils ou elles n’ont pas encore intégré, et c’est normal», ajoute Mme. Boyer.
On y lit notamment que «la connaissance et la compréhension de l’autre (son histoire, ses valeurs, ses croyances, sa religion) sont d’autant plus importantes pour favoriser la création d’un lien de confiance avec la famille».
Près de 50 collaboratrices - surtout des nutritionnistes - ont participé à l’élaboration de l’outil, avec plus d’une centaine de familles participantes. 11 régions du monde et 44 pays sont représentés dans l’ouvrage, qui a depuis été primé par l’Ordre des nutritionnistes.
Les impacts de l’accompagnement
Ariane Verreault, une jeune mère dans la vingtaine résidant dans le secteur de Loretteville rencontrée par Le Soleil, bénéficie de l’accompagnement OLO depuis le début de sa grossesse. Elle se dit beaucoup plus confiante et surtout «mieux entourée» depuis que sa propre mère lui a recommandé la fondation, il y a quelques mois.
«Peu importe d’où on vient, ça change vraiment tout d’avoir les conseils d’une professionnelle, explique-t-elle. Moi, avant, je ne mangeais pas nécessairement bien, mais je n’avais pas conscience des impacts. Maintenant, je sais exactement ce qui est mieux pour mon bébé.»
Sa nutritionniste, Josée De Bellefeuille, abonde dans le même sens. Les impacts du programme débordent même la période pré-natale, selon elle. «Nos actions diminuent le risque de maladie ou de problématiques de santé reliées à un faible poids de naissance. Ça diminue aussi le risque tout au long de la vie. On implante des habitudes pour qu’elles se poursuivent encore très longtemps.»

Au-delà d’un soutien pour la santé, OLO permet de se diriger vers les bonnes ressources, ajoute Ariane. «Surtout dans une première grossesse où on se demande souvent quoi faire et qui aller voir, ça enlève un énorme poids d’avoir quelqu’un pour te pointer les bonnes formations, les bonnes personnes. C’est rassurant», dit-elle à ce sujet.
«On fait vraiment un portrait global de la situation pour appuyer les parents, explique sa nutritionniste, qui est affiliée au CIUSS Capitale-Nationale. On va vérifier ensemble l’organisation dans la maison par exemple, les facteurs de stress, la conciliation avec l’emploi. C’est du donnant-donnant avec la volonté qu’ils ont à changer.»
600 000 coupons alimentaires ciblés sont de surcroît distribués aux femmes à travers le Québec pour faciliter leurs achats.
En stagnation
Les 450 nutritionnistes et infirmières du programme viennent en aide à 1160 femmes par année dans la région de Québec, en moyenne. À l’échelle provinciale, ce chiffre frise les 15 000. On estime, à l'interne, être venu en aide à près de 200 000 bébés.
Une mission d’autant plus réalisable depuis l’annonce conjointe des ministères du Travail et de la Santé d’un financement de 4,25 millions $, sur cinq ans, à la fondation OLO. L’investissement est d’ailleurs inscrit dans le Plan d’action gouvernemental pour l’inclusion économique et la participation sociale.
Or, depuis presque cinq ans, Élise Boyer observe une certaine stagnation, voire une réduction des demandes d’accompagnement à la fondation. Un phénomène non-négligeable qui ne l’inquiète pas pour autant.
«Nos statistiques ont toujours augmenté pendant 20 ans, de 1991 à 2011. Mais depuis, notre lecture, c’est qu’on ne rejoint pas 100% des femmes dans notre bassin, explique-t-elle. On se situe probablement autour des 80%. La demande est encore là, mais il faut la stimuler.»
Plus de promotion, plus de sensibilisation également à l’importance de la période pré-natale et plus d’investissements en santé pourraient renverser la tendance, plaide la directrice. «Nous, on veut vraiment aller plus loin, au-delà du fait d’aider les familles à mettre au monde un enfant», conclut-elle.
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