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Crèmes solaires : leur résistance à l'eau remise en cause par une association de consommateurs

Les crèmes solaires ont un indice de protection largement surévalué par rapport à leurs conditions réelles d'utilisation, selon une étude de l'association de consommateurs anglaise Which?. Testées dans de l'eau en mouvement, salée ou chlorée, 2 crèmes solaires ont montré une baisse de leur pouvoir protecteur de 14 à 59% selon les conditions.

TESTS. Considérées comme des cosmétiques et non des médicaments, les crèmes solaires doivent effectivement prouver leur résistance à l'eau pour être promues comme telles. L'indice de protection doit alors être mesuré après 40 minutes d'immersion du sujet test dans "une piscine intérieure d'eau douce, un bain à remous et / ou un jacuzzi maintenu entre 23 et 32 ° C", selon le document de la Food and Drug Administration (FDA), l'Agence du médicament américaine, dont la procédure sert de référence à nos autorités de santé. Plus précisément, le sujet doit être enduit de la quantité de crème solaire recommandée, puis s'immerger deux fois 20 minutes séparées par 20 minutes de séchage à l'air libre, sans serviette ni friction. Si la procédure à suivre est américaine, son évaluation en revanche doit suivre les recommandations européennes COLIPA, selon lesquelles le produit peut être considéré résistant à l'eau si l'indice de protection après baignade n'a pas diminué de plus de 50%. Une marge d'efficacité qui peut déjà paraitre généreuse.

Jusqu'à 59% de perte de protection en conditions plus proches du réel

Problème selon Which? : les conditions d'utilisation de la crème ne reflètent pas la "vraie vie". "Il y a peu de chances que vous voyiez à la fois le soleil et un bain", ironise l'association dans une vidéo décrivant l'expérience. Which? a donc décidé de réaliser ses propres tests dans des conditions plus proches de la réalité, c'est-à-dire d'une baignade en mer ou en piscine. Leur étude a donc consisté à plonger des sujets tests enduits de crème dans des bains d'eau salée, chlorée ou avec un courant plus important que celui utilisé par les industriels. Résultat, si la marque A voit son indice de protection baisser de 14% dans l'eau en mouvement et de 34% dans les eaux chlorée et salée, la marque B perd de son côté 37% de son pouvoir protecteur dans l'eau chlorée… et jusqu'à 59% dans les eaux en mouvement et salée. "Nos recherches montrent que les crèmes solaires résistantes à l'eau ne répondent pas à leurs propres exigences lorsqu'elles sont soumises à des tests rigoureux", commente Nikki Stopford, directrice de recherche et de publication de Which?.

DOSE. En plus des caractéristiques intrinsèques des produits, l'application des crèmes solaires est également source d'important écarts de protection entre les tests et la vie réelle. Car selon un rapport de l'Agence du médicament (ANSM), la quantité de crème à appliquer, quel que soit l'indice de protection, est d'"au moins 2 mg/cm2 de peau (…), soit environ 36 g (approximativement 6 cuillères à café) pour un adulte de corpulence moyenne". Une quantité "3 à 4 fois" plus élevée que celle réellement appliquée par les consommateurs, admet l'agence. De plus, l'application doit être renouvelée "toutes les deux heures et après chaque bain, quel que soit son indice de protection" d'après la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, alors que la plupart des consommateurs admettent n'en appliquer… qu'une fois par jour.

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